Vous avez sans doute lu cette histoire du dentiste d'Amiens qui aurait soutiré 2 millions d’euros à la Sécu en facturant notamment des prothèses dentaires qu’il n’aurait jamais posées - parlons au conditionnel, pour nous libéraux il y a quelque chose qui existe, qui s'appelle la présomption d'innocence, et quand des prédateurs de la Sécu accusent quelqu'un, on aurait de prime abord tendance à se méfier et à ne pas prendre leurs accusations de voleurs volés pour argent comptant.
Certes, même les assurances privées (les vraies, pas la Sécu, qui n'est pas une assurance, mais un mécanisme collectiviste redistributeur) peuvent être victimes de fraudes.
Cependant, dans le cas qui nous occupe, la fraude est beaucoup plus facile, et très certainement les rares abus détectés ne sont rien auprès de la partie immergée que l'on devine. L'existence de la CMU est une véritable invitation à frauder, tant du côté des patients, puisqu'ils n'ont rien à payer, que du côté de certains médecins peu scrupuleux. Le fait que le patient n'ait rien à payer et ne voie donc pas la facture, réglée par le payeur aveugle qu'est la Caisse, permet au médecin de facturer à peu près n'importe quoi sans contrôle. Si la facture était présentée d'abord au patient, ce qui devrait se produire dans un monde normal (c'est-à-dire pas en France), la fraude ne passerait pas.
Un autre domaine sinistré à côté de l'assurance "sociale" est celui de l'éducation. Dans aucun autre on ne constate aussi clairement les effets pervers de la contrainte. Vous avez des élèves scolarisés contre leur gré (obligation d'éducation), des professeurs non reconnus et qui ne gagnent rien à bien faire leur métier (grille rigide des salaires), et des parents d'élèves qui n'ont pas le choix de leur école (carte scolaire) et n'ont même pas la ressource de se tourner vers le privé pour échapper aux contraintes du public : contrairement à ce que certains croient, le "privé sous contrat" est très peu différent du public, les professeurs restant rémunérés par l'Etat et les programmes étant ceux du ministère. Le résultat est bien connu : une école de mauvaise qualité, où règne la violence, des élèves nuls, des étudiants envoyés dans des voies de garage, car l'enseignement est d'abord destiné à fournir du travail aux professeurs, et non pas à former des étudiants.
Comme pour la santé, il n'y a absolument aucune raison que l'Etat prenne en charge l'enseignement, ni à ce que les élèves soient forcés d'aller à l'école jusqu'à 16 ans, ni à ce que les parents n'aient pas le choix de leur école. Tout cela s'inscrit dans un mécanisme fondamentalement pervers : l'Etat a besoin de justifier son existence et d'occuper ses troupes ; il investit donc des domaines entiers de la vie sociale, sans souci d'efficacité ni de résultat, sans aucune légitimité autre que celle du soi-disant "intérêt général" et de la loi du plus fort, tout cela aux dépens de la société civile. Pour remédier à son inefficacité, il entasse les réglementations les unes sur les autres, dans un cercle vicieux qui n'aboutit qu'à accroître son périmètre d'action et à soviétiser la société. De ce point de vue, on a atteint en France des sommets (ou des gouffres).
Le premier pas dans la bonne direction serait de cantonner l'état à ses fonctions régaliennes. Aucun candidat ne propose ça. Ils sont tellement habitués à prendre les électeurs pour des crétins-cochons de payants... Et, en politiciens avides de garder leurs privilèges, ils sont tellement incapables de voir plus loin que leur propre intérêt...
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